samedi 20 septembre 2014
sortie initiation à la grotte de la Pale à saint-Pé de Bigorre
Encadrés par G Cazenave, L Pucheu, G Méricq et K delmasure, 12 enfants et 8 adultes de la paroisse sainte Bernadette à Pau ont découvert la spéléologie en effectuant la petite traversée de la grotte de la Pale.
Petits et grands ont passé une superbe matinée.
Participants : G. Cazenave, P. Fillon, S. Coupet, J. Labat
(SSPPO) C.
Gastéréguy (GSO)
« THE »
Grand Jour ! Nous sommes
motivés à l’aurore d’une journée que nous pensons mémorable. Elle le sera, mais
pas seulement dans le sens escompté. Nous aurions dû nous en douter dés 7h20
(heure du RV), le temps de constater que nous avons oublié les goujons !
Demi tour, retour à Lescar pour récupérer les précieux ustensiles. 8h20, Oloron : Gwen devrait être là.
J’appelle : « Agur Gwen! T’es ou ? -(voix pateuse) : Qui c’est que
c’est ? -C’est moua ! -Ah ! Euh…. Je suis au lit… - !!! -Ben, y ‘avait un concert hier soir et, euh,
je sais plus ce qu’ y’a eu… Nous voila donc plus que 5 avant de
commencer.
C’est accompagné de Jean Pierre, Kitou plus 3
autres porteurs bénévoles que nous entamons la montée vers les aiguilles sous
une couverture nuageuse masquant le haut des parois.
Après une collation dans le brouillard, nous
entamons la montée des cordes. Une cordée d’alpiniste est en train de gravir la
voie Despiau – Luquet, à quelques dizaines de mètres de nous. Je ne sais si
c’est le brouillard, mais l’ambiance est étrange, en tout cas originale
comparée à l’obscurité des puits habituels. J’avoue une pression inhabituelle.
L’équipement impeccable me permet de
m’engager après 120m de verticale dans le méandre protecteur, manquant donner
un coup de bottes puis un coup de kit à une nichée de chocards. Soudain, un hurlement suivi d’un choc.
Quelqu’un est tombé ! La trouille m’envahit. Pierre me soulage
aussitôt : c’est un grimpeur voisin qui a chût. Ses cris de douleurs
résonnent bientôt. Pierre puis Sébastien me rejoignent, tandis que Gérard et
Christine redescendent les quelques longueurs qu’ils avaient déjà gravi et
entreprennent de communiquer avec la cordée immobilisée, d’appeler les secours…
« Bon, qu’est ce qu’on fait ? -De toute façon, on sert à rien ici en
haut ; Gérard à crié qu’un hélico allait arriver. -On continue alors ? -Ouaip -Et les cordes qu’ils avaient ? Et la
topo que devaient faire Gérard et Christine ? -On dira que c’est de leur faute si elle n’est
pas faite. Pour les cordes, on y va, on verra plus loin.
Nous progressons dans le méandre. Je n’avais
pas le souvenir qu’il était aussi étroit ni aussi haut. Nous errons (lentement)
pour trouver les passages les plus larges et entamons l’équipement. En fait,
c’est l’écartement des parois (et donc la possibilité de positionner le perfo)
qui commande l’emplacement des points. Chaque mauvaise anticipation et
positionnement (tête tournée à droite ou à gauche, progression sur le coté ou
pas…) est sanctionnée de raclements, de hougnage, de jurons puis d’une marche
arrière hasardeuse. Bien entendu, les kits ne collaborent pas pour
faciliter les manœuvres. En plus, les parois sont râpeuses, ce qui est bien
pour l’adhérence, mais moins pour les combi (surtout en marche arrière !).
La cavité aspire. 26m de MC sont posés dans le fracas de
l’hélico qui intervient à l’extérieur. C’est marrant comme les bruits pénètrent
bien dans ce beau méandre.
Pierre désescalade la moitié du puits sans
s’en apercevoir. Un fractio et Sébastien prend pied au bas du méandre. C’est
vaste (3m). Le sol et les parois sont tapissés de glace translucide. Ce sera le
Puits Gervais (P10 ?). La glace doit se former lorsque la cavité aspire
(depuis le haut du méandre) l’air glacé de l’hiver. L’an dernier, il n’y avait
que quelques rares glaçons. Un passage entre des blocs couverts de glace
ne donne rien ; de toute façon, on n’a plus de corde. Nous envisageons de
rabouter les pédales, mais bon…
Bas du puits Gervais
La suite est quelques mètres plus haut :
le méandre se poursuit, un peu plus large qu’avant (sur les premiers mètres au
moins). Une grosse colonne de glace s’élève sur une paroi.
Gérard nous appelle, apparemment coincé au
milieu de la MC. Visiblement peu motivé pour poursuivre sa progression
laborieuse, il retourne vers la surface. Nous aussi, nous remontons, bien gelés
par l’ambiance congélateur du lieu.
Le retour semble plus large que l’aller (il
est vrai que le reliquat du matos est laissé en haut du puits Gervais). La descente sur corde dans l’ouate du
brouillard est encore plus fantomatique. Gérard et Christine nous relatent
l’hélitreuillage tout en descendant dans les éboulis. Marcel le berger,
volubile, nous réchauffe d’un café en échangeant sur les mœurs des spéléos, des
brebis, des patous et autres touristes.
2010 : Gérard Traille et Patrice Rio, grimpeurs doués
(c’est peu de le dire…), ouvrent une nouvelle voie d’escalade baptisée
« Cathédrale de Pyrène » sur le Petit Pic d’Ansabère. Ils découvrent
au milieu de la paroi à 120m du sol et à autant du sommet, un haut méandre
soufflant un vent frais et revigorant.
Gérard Traille en parle à ses collègues du PGHM, info qui
tombe dans les oreilles affutées de Vincent Quatrepoint, membre du GSO, qui en
parle à ses acolytes spéléos oloronnais et palois.
Rendez- vous est pris pour 2011…
L’entrée est sur la paroi de gauche, à mi hauteur, en bas du
trait noir du tiers supérieur…
2011 :
Une reconnaissance est décidée. La « marche d’approche »
nous laisse deux choix : soit escalader le bas de la paroi par la voie
(8a), soit en rappel depuis le haut. Personnellement, je ne sens pas trop le 8a
en bottes, Gérard C. et Vincent non plus.
Le 11 juillet, l’opération aéroportée est déclenchée :
Gérard C., Christine, Henri et moi-même montons à pied depuis le pont Lamarie
pour grimper les 1000 m qui nous
séparent de la crête du petit Pic. Vincent, Gérard T. et Marseille profiteront
d’un vol d’entrainement de l’hélico de la Gendarmerie pour déposer sur la crête
les 200m de cordes et autres.
Sitot dit, sitot fait. Nous regardons avec envie l’hélico
passer et déposer en appui patin nos compagnons et les kits alors que suant à
grosses gouttes nous reprenons notre souffle.
Gérard T. se lance dans le vide. Personne ne se bouscule
pour le suivre.
A mon tour… J’ai un coup de stress avec mes 250m de
vide.
Une longueur en fil d‘araignée et j’oscille dans le néant, à
5m de la paroi. Le site est extraordinaire, la sensation inoubliable.
Enfin l’entrée, rassurante ; ça souffle frais. Il y a
un tas de guano spectaculaire.
Un méandre très « méandreux » et étroit, très haut
(40m ?) est exploré. Il s’élargit. Ca continue ! Gelés, nous faisons
demi tour.
Nous descendons en rappel (2x60m) la bas de la paroi en
utilisant les relais de la voie d’escalade.